Garat 1762-1823

92 GARAT.

Le père de notre chanteur, le sévère avocat au parlement de Bordeaux, ayant appris que son fils avait laissé de côté les Pandectes et les Institutes, lui adressa de vifs reproches et comme ces reproches n'arrivaient pas à lui faire reprendre ses études, ilse fâcha tout net et, recourant aux grands moyens, lui supprima sa pension.

Le pauvre garçon se trouva un moment des plus embarrassé, ne sachant comment se retourner et sortir de ce mauvais pas; d'autant plus que la société riche et oïisive avec laquelle il frayait l'avait entraîné à des dépenses au-dessus de ses moyens et qu'il avait quelques dettes. Le théâtre était bien là; mais y entrer eût été une véritable déchéance et il n'y songea pas un instant. Nombre de ses contemporains déplorèrent grandement son éloignement pour les planches. Grimm tout particulièrement écrit que c'était grand dommage qu'il ne se fût pas décidé à employer un talent

aussi rare à sa fortune et aux plaisirs du public*,

Versailles. Trois quarts de siècle plus tôt, des Basques avaient été appelés auprès de Louis XIV pour accompagner son carrosse. On en a la preuve par les tableaux de Van Der Meulen où ils sont représentés courant devant la voiture du roi.

1. Correspondance litléraire, février 1784, ouv. cit.