Garat 1762-1823

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La gêne était donc proche pour Garat, quand il eut la chance de trouver un protecteur dévoué en la personne du charmant comte de Vaudreuil’, l'enchanteur comte de Vaudreuil, comme il était communément appelé, l'arbitre des grâces, l'ami de la duchesse de Polignac, disons l'ami; le favori du brillant comte d'Artois, plus tard le fidèle courtisan de l'hôte morose d'Holyrood; « le seul homme, selon la princesse de Hénin, qui sût parler aux femmes du monde ». Le comte de Vaudreuil avait, à ceteffet, fort sagement mis en pratique le conseil de Lekain : « Si vous voulez paraître passionné, ayez l'air de craindre de toucher la robe de la femme que vous aimez. » L'exquise politesse de ce parfait homme de Cour semblait partir du cœur et était telle qu'il paraissait toujours dans une discussion demander pardon de ne pas avoir tort. Ilya bien le revers de la médaille. Son avidité était sans bornes, son

besoin de tout mener et de tout diriger sans

41. Ed. Fontaine, Un oublié, Le comte de Vaudreuil (Revue universelle, 3° année, décembre 1890, librairie de l'Art, t. IV, p. 490). — Du Bled, Un client de l'ancien régime (Revue des Deux Mondes, 15 septembre 1890). — Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, t. II, p. 336 et suiv., ouv. cit.