Garat 1762-1823

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mesure; mais il donnait, il faut en convenir, aussi facilement qu'il recevait et ne fut jamais vénal. Ce protecteur des artistes, qui tenait au surnom de Mécène que lui décernèrent ceux qu'il obligea, et ils furent nombreux, fit attacher Garat, dans le courant de septembre 1783, à la personne du comte d'Artois en qualité de secrétaire de son cabinet*. Les émoluments de cette place ne suffirent bientôt plus au jeune prodigue bordelais, la silualion dont il jouissait à la Cour et à la Ville l'entrainant à d'énormes dépenses. Le comte de Vaudreuil, toujours dévoué à son protégé, profila, d'accord avec la reine, de l'établissement d'une nouvelle place d'administrateur général de la. loterie royale de France, créée en juin 1784, dans le but de récompenser un sieur Morel « de ses travaux littéraires pour l'Opéra et des soins qu'il prend de son régime?, » pour grever cette place d’une

pension de six mille livres en faveur de Garat.

1. Mémoires secrets, 19 septembre 1783, ouv. cit. — On a voulu que ce fût le père de Garat qui eût exigé pour son fils, le titre de secrétaire du cabinet du comte d'Artois. C'est certainement une erreur. L'avocat bordelais, toujours opposé à Sa carrière musicale, avait à cette époque cessé toutes relaLions avec lui.

2. Mémoires secrels, 17 juin 1784, ou. cit.