Garat 1762-1823

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chaque soir tout ce que Paris renfermait de plus distingué et dont le salon était devenu, au dire de Grimm, une sorte de bureau littéraire où l’on jugeait et où l’on appréciait les talents nouveaux. Les grands seigneurs etles grandes dames, les hommes marquants dans les lettres, les sciences etles arts se coudoyaient chez elle. Parmi les femmes que l’on rencontrait le plus ordinairement à ces réunions d’où elle avait le soin d’exelure les laides et les ennuyeuses, nous citerons la marquise de Grollier, la marquise de Sabran, qui épousa plus tard le chevalier de Boufflers, la marquise de Rougé, mesdames de Verdun, Le Couteulx du Molay, de Pezé. « C'était — écrit madame Vigée Le Brun, avec peut-être un peu trop de fatuité et de vanité satisfaite, dans une de ses lettres à la princesse Kourakine — à qui serait à mes soirées, où souvent la foule est telle, que faute de sièges, les maréchaux de France s’asseyaient par terre, et je me rappelle que le maréchal de Noailles, très gros et très âgé, eut un soir la plus grande peine à se relever. » Chez elle, on faisait, toujours à son dire, — décidément la modestie

n'élait pas son fort, — « la meilleure musique qui