Garat 1762-1823

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charmante résidence, on rencontrait d’abord, presque constamment, le comte d'Artois qui ne pouvait guère se passer du maître du logis, puis Choiseul-Gouffier, puis monseigneur d’Autun qui eut de si multiples avatars, puis force savants, musiciens, littérateurs et même jusqu'à des comédiens. Cet amalgame hétéroclite faisait de ces réunions un des milieux les plus gais et les plus amusants de l'époque.

Prenons garde de passer sous silence, au milieu des fréquentations de Garat, ce monde étrange et bruyant des financiers qui tient une place si importante pendant tout le xvm® siècle, dont le faste et l'élégance, — pas toujours de bon aloi, il faut en convenir, — le luxe et les prodigalités, pour ne pas dire les excentricités, défrayeront la chronique scandaleuse des gazettes et la verve caustique des épistoliers.

Dans les dernières années de la royauté, Garat se rendait assez souvent chez Grimod de la Reynière', le père de l’auteur du Triple Alma-

1. Voir Thirion, La vie privée des financiers au XVII siècle, 1 vol. in-8, Plon et Nourrit, édit., Paris, 4895, livre LE, chap. 11, p. 236.

— De Janzé, Les fermiers généraur, pages 271 et suiv., ouv. cit. Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, t. Il, p. 280 et suiv., ouv. cit.