Garat 1762-1823

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nach Gourmand, le troisième du nom et dernier de la famille. C'était une curieuse dynastie que celle de ces financiers qui avaient élevé la gourmandise à la hauteur d'une institution. Le premier des Grimod de la Reynière « mourut la serviette autour du cou, suffoqué par un pâté de foie gras, en 1154. Sa charge et son appétit passèrent à son fils, qui s'enrichit puissamment avec l'une et se rendit célèbre par l’autre, en tenant table ouverte tous les jours de la semaine! » Le fastueux fermier général ne se contentait pas d'offrir à ses invités les meilleurs dîners de Paris préparés par le célèbre et glorieux cuisinier Mérillon, de leur faire admirer les plus belles œuvres du peintre Le Moyne pour lequel il professait une admiration presque exclusive; il leur ménageait encore des concerts exquis. A cet effet il avait fait construire une superbe salle de spectacle dans son merveilleux hôtel des

Champs-Elysées. C'était grande fête, quand Garat

1. Ch. Monselet, Les originaux du siècle dernier, Grimod de là Reynière. 1 vol. in-12. Michel Lévy frères, édit., Paris, 4864, p. 321. — Malgré sa table ouverte, Grimod de la Reynière ne plaisait pas à tous ses invités. Il fit des ingrats, témoin ce grincheux qui en sortant de chez lui s’écria : « On mange, mais on ne le digère pas. »

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