Garat 1762-1823

GARAT. 69 ter. J'ai toujours cru qu'on se trompait : il est élève de la nature et, s’il connaissait le danger de manquer aux règles de l’art, nous perdrions ce qu'on trouve rarement, les élans d’un heureux instinct, pour gagner ce que l'on entend partout, les accents de la convention. »

Quoique nouveau venu à Paris, Garat était de toutes les fêtes, on s’arrachait à la lettre sa personne. Dans les théâtres, les concerts, les bals, les lieux de réunion de tous genres, dans les églises, partout où il y avait de la musique à entendre ou du plaisir à rencontrer, on ne voyait que lui. En plein dans ce tourbillon mondain, étourdi par le bonheur de vivre dans un monde supérieur à celui auquel il devait légitimement aspirer, enivré des salisfactions rencontrées dans cette société si aimable et si policée, prête à bientôt sombrer et disparaître, Garat jouit des mille séductions qui s’offraient à lui sous toutes les formes. Il fut bientôt la coqueluche des femmes de tous les mondes. Les actrices les plus célèbres, les Phryné et les Thaïs les plus en renom de ce temps-là, se le disputèrent à l’envi.

Il était bien d’ailleurs l'homme qu'il fallait pour