Garat 1762-1823

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mauvais jours de la Terreur et qui s'est maintenue jusqu'après le Directoire. Comme, en outre, elles portaient les cheveux haut montés et couverts de poudre parfumée, on respirait partout un air embaumé. Ces charmantes soirées se prolongeaient jusqu'à deux heures du malin le plus souvent, et même au delà. On y faisait de la musique en plein air, au clair de lune, ce qui rappelait à Garat les soirées des allées de Tourny à Bordeaux. Il y chantait des duos avec son compatriote Azevedo ‘, arrivé quelque peu avant lui à Paris, tandis que le chevalier de Saint-Georges les accompagnait sur son violon, d’autres sur la harpe ou la guitare; après quoi, on allait souper.

Le chevalier de Saint-Georges*, dont le nom revient une seconde fois sous notre plume, fut un grand ami de Garat, et une des figures les

plus originales de ce temps-là, qui n'en man-

4. Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, 2 vol. in-12, Charpentier, édit., Paris, 1869, t. I, p. 19.

2. Comtesse de Janzé, Les fermiers généraux, 1 vol. in-8, Ollendorf, édit., Paris, 1886, p. 292. — Mémoires du général baron Thiébault, 5 vol. in-8, E. Plon, Nourrit et C*, édit., Paris, 1894, t. I, p. 193 et suiv.