Garat 1762-1823

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quait cependant pas. Il était fils de M. de Boullogne, riche créole de la Guadeloupe, fermier général, liquidateur de la compagnie des Indes, et d’une négresse. Grand, élancé, fort bel homme, malgré sa couleur, d’une force et d'une agilité surprenante, il excellait dans tous les exercices du corps et maniait l'épée comme pas un. Excellent musicien, violoniste des plus remarquables, il joignait à ces dons une véritable distinction et une éducation parfaite. Aussi eut-il de grands succès dans le monde. Devenu écuyer de madame de Montesson, puis capitaine des gardes du duc de Chartres, il fut entraîné par ce dernier dans des luttes politiques pour lesquelles il n'était point fait et qui manquèrent sous la Terreur de le faire décapiter; heureusement que le 9 thermidor vint à point pour le sauver *.

1. Nous trouvons dans Bachaumont, à la date de 1779, un fait assez curieux concernant le chevalier de Saint-Georges : « Un soir qu'avec un de ses amis, il revenait d’une partie de plaisir, il fut ainsi que son compagnon attaqué par six hommes armés de gourdins et fort mal accommodés tous deux. Le duc d’Orléans, à la maison duquel le chevalier de Saint-Georges appartenait, voulut d’abord donner suite à cette affaire, mais ayant appris que les assaillants appartenaient à la police et étaient les instruments d’une vengeance féminine, il fit arrêter les

poursuites. » (Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France.)