Garat 1762-1823

82 GARAT.

Faire effrontément les honneurs! Que vois-je? Gilibert, oh honte de nos mœurs, Toi fille, nièce et sœur d’inspecteurs de police !!

Ce que la princesse de Lamballe raconta de Garat, à Marie-Antoinette, ne fit que lui donner un plus grand désir de l'entendre et, dans les premiers jours de janvier 1783, notre jeune Bordelais reçut de M. de Vaudreuil, directeur de la Maison de la reine, une invitation à venir chanter à Versailles; il lui laissait, délicatesse extrème, le choix du jour et de l'heure. Ce jour arrêté, le 12 du même mois, un carrosse à six chevaux alla prendre Garat chez lui à Paris et, après avoir relayé à Sèvres, arriva à Versailles. Garat fut d'abord reçu dans les appartements de madame de Polignac, grande maitresse du palais?, où il attendit quelque peu; après quoi, on lui fit traverser une vaste antichambre dans laquelle la musique de la Cour, au grand complet, attendait les ordres de Sa Majesté. Il fut ensuite introduit dans un salon où se trouvait la reine en compa-

1. Correspondance littéraire, juin 1185, ouv. cit. — Mémoires secrets, 31 décembre 17182, ouv. cit. — G. Bertin, Madame de

Lainballe, p. 150, ouv. cit. 2. Mémoires secrets, 13 janvier 1183, ouv. cit.