Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

PES T0"

CE PA 14e tm nt en de 9 pee ME SE REP Te TEE

19% GENTILSHOMMES DÉMOCRATES

Inquiet sur l’issue de la lutte, Mirabeau s’efforce d’en limiter le terrain. Il propose de remettre à des temps plus éloignés la sécularisation officielle de l'État. Et voici que tout à coup les députés sont à ce point émus d’avoir à prendre parti sur une telle question qu ils n’ont plusla force dela discuter séance tenante. € Par deux arrêtés consécutifs, la continuation de la délibération est remise non pas au soir (il yeut ce jour-là, comme il y en avait souvent alors, une séance de nuit), mais au lendemain (1). » Un souffle de colère gronde dans les consciences. L'on va toucher à la prérogative essentielle de l’État de jadis, à celle qui jusque-là l’a faitle grand maître de la religion catholique en France et qui bientôt, s’il conservait cette régence des âmes, en ferait le grand maître aussi de la religion dite naturelle, de celle sous le joug de laquelle l'État radical prétend avoir en ce siècle le droit de courber les Français.

Le lendemain, 23 août, le combat reprend. La nuit a permis la réflexion ; chacun sait où il Ya; les courageux droit au but, à la sécularisation; les Jérémies au catholicisme officiel, les peureux nulle part.

Cest alors que le comte de Castellane proclame le premier les droits de l'homme en matière de conscience. La formule par laquelle il propose deremplacer les trois articlesde lacommission est ainsi conçue:

« Nul homme ne peut être inquiété pour ses opinions religieuses, ou troublé dans l'exercice de son culte. »

(1) Voir la Gazette nationale du 21 au 23 août, n° 45.