Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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pensée est à vous, elle est indépendante, vous pouvez lengager. Enfin une opinion qui serait celle du plus grand nombre n'a pas le droit de dominer. C'est un mot tyrannique qui doit être banni de notrelégislation; car si vous ly mettez dans un cas, vous pouvez l'y mettre dans tous ; vous aurez donc un culte.dominant, une philosophie dominante, des systèmes dominants (1). »

L'abbé d'Eymar, Mirabeau-Tonneau, ripostent : « Voudrez-vous donc, en permettant les cultes, faire une religion de circonstance ? Chacun choisira une religion analogue à ses passions. La religion turque deviendra celle des jeunes gens; la religion juive celle des usuriers; la religion de Brahma peut-être celle des femmes (2). »

Et quand cela serait?

Ces continuateurs de l’ancien régime ne peuvent pas se figurer un État qui ne dirige point les âmes. Cet État, simple témoin des chocs d'idées de ses sujets, leur paraît une monstruosité et un rêve creux.

Il faut choisir pourtant entre la sécularisation et la mainmise. Mais que ce choix est pénible! Y aura-t-il Où n'y aura-t-il pas un culte public? Quels seront les privilèges de ce culte? Comme tous les gens embarrassés, l’Assemblée se tire de difficulté en ajournant la décision à prendre au moment où sera faite la consti-

(1) Séance du 23 août 1789. (2) Ibid.