Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE CASTELLANE 197

tution. Les deux premiers articles du projet de la commission sont rejetés (1).

Cette élimination faite, l’Assemblée nationale n’a plus à décider qu'entre l’article 18 de son comité et

l’article rédigé par le comte de Castellane.

ARTICLE pu comMiTÉ. — « Tout citoyen qui ne trouble

pas le culte établi ne doit pas étre inquiété. »

ARTICLE CASTELLANE. — (Nul homme ne doit étre inquiété pour ses opinions religieuses, ni troublé dans l'exercice de son culte. »

Culte établi! N'est-ce point encored’un culte d'État qu’il s’agit? « Culte public, » disait au moins clairement ce qu'il voulait dire.

Force est de se rendre à l'évidence : la religion, füt-elle d'État, est trop grande pour entrer par les portes basses, en se dissimulant derrière les mots. La rédaction du comité n’est même pas discutée. L'Assemblée en vient de suite à la rédaction proposée par le comte de Castellane. « La plus grande partie des opinions, dit-il (2), a paru respecter la première partie de mon arrêté ; je ne m'étendrai donc que sur la seconde. » … « Je suis parti d'un principe sacré, celui que nous lisons dans tous les livres de morale : ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit.

« On n’a pas le droit d'interdire un culte. La vérité est que nul homme ne peut être inquiété dans ses opinions religieuses et ne peut être troublé dans l’exer-

(1) Proposition Talleyrand. (2) Séance du 23 août 1789.