Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE CASTELLANE 203

sciences et sur les opinions religieuses ; que la majesté de la religion et le respect profond qui lui est dû ne permettent pas qu’elle devienne l’objet d’une délibération ; considérant que l'attachement de l’Assemblée nationale au culte catholique, apostolique et romain ne saurait être mis en doute dans le moment même où ce culte va être mis par elle à la première classe des dépenses publiques, et où, par un mouvementunanime, elle a prouvé son respect de la seule manière qui pouvait convenir au caractère de l'Assemblée nationale : a décrété et décrète qu’elle ne peut ni ne doit délibérer sur la motion proposée. »

Impossible de signifier de façon plus polie à une religion que l'État n’a plus rien à voir avec son dogme. À

L'œuvre du comte de Castellane est consacrée désormais par une déclaration officielle ; la France possède la liberté des cultes.

Trois mois plus tard, les mêmes députés essayèrent de lui reprendre par la constitution civile du clergé ce qu’elle avait mis de si longues années à acquérir. Et au cours du siècle actuel l’Église catholique n’aura pas cessé un instant d’être victimée par un État qui n'ayant plus de religion en arrive à vouloirles brider toutes. N'importe; le principe a été jeté aux quatre vents du ciel; malgré les persécutions il a germé. Avant qu'il soit longtemps, l'Église catholique et toutes les églises recouvreront ’indépendance par une séparation plus éclatante encore d’avec l'État laïque.