Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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devenir l'indépendance du député si, au bout de son vote, il aperçoit un hôtel somptueux où il distribuera à son gré les grâces et les places? Le comte de Castellane avait-il des ambitions de la nature de celles de Mirabeau qui, pour se moquer de ses collègues, proposa de « borner l'exclusion demandée, à M. de Mirabeau, député des communes de la maréchaussée d’Aix (1) »? Quoi qu'il en soit, il prit occasion de cette motion pour vanter le «désintéressement qu'elle prouvait », mais aussi et surtout pour s'étonner « que ceux qui, par de grands talents et de grandes vertus, auront mérité la confiance ne puissent en obtenir des témoignages (2) ». Les parlementaires ont de ces ces aveux naïfs. Pour eux, le Parlement contient la terre, le ciel, et surtout le génie.

Dans un ordre d’idées analogues, le comte de Castellane, lorsqu'il fallut fixer les conditions de l’électorat, s’opposa à ce que l’Assemblée nationale y mit aucune entrave, pas plus celle du marc d'argent que celle d’une limite d’àge (3). Seule la volonté des citoyens devait, suivant lui, donner l'investiture politique. « De tous les droits qui émanent des peuples, disait-il, l'élection de leurs représentants est le seul dont ils puissent conserver l'usage. Il ne faut y apporter des modifications que pour régler, que pour épurer cet usage (4). » Opinion hardie pour l'époque et qui devait

(4) Séance du 7 novembre 1790. (2) Ibid. (3) Séance du 7 décembre 1789. (4) Ibid.