Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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et la Gazette nationale nous apprend « qu’il est très applaudi ».

Après la liberté de conscience, il venait, par sa ténacité, d'assurer aux Français la liberté individuelle.

Telle est l’œuvre du comte de Castellane, œuvre plus profitable sans doute à l'esprit démocratique qu'aux grands principes de morale.

S'ilest vrai pourtant que la loyauté forme aux sentiments religieux leur plus belle escorte, il faut reconnaître que l’action de mon aïeul n’a pas peu contribué à les embellir.

Elle fut celle d’un convaincu et d’un homme d’ordre. — Je tiens à établir ce double caractère, moins pour la mémoire du constituant que pour prouver combien certains gentilshommes savaient unir alors le respect des lois à l'amour de la liberté.

Le 11 mai 1790, l'Assemblée nationale apprend que des troubles affreux ont éclaté à Marseille. Les forts ont été arrachés aux troupes régulières par le peuple. Le chevalier de Beausset, qui en commande un, a été massacré (1). La populace, parmi laquelle la garde nationale était mêlée « s’est livrée sur son cadavre aux plus affreuses atrocités. »

L'Assemblée est indignée. Il faut punir les coupables. Quels sont-ils? Les officiers municipaux, disent les uns, sont responsables du sang versé. Ils ont tenté la conciliation au lieu de prendre résolûment

(1) Discours de M. d'André, député de la sénéchaussée d'Aix, conseiller au parlement d'Aix.