Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE CASTELLANE 219

bas d’abord, tout haut ensuite, la tyrannie du maître et son insatiable ambition.

Les amis du comte de Castellane sont parmi les protestants. M. de Talleyrand a renoncé au ministère des affaires étrangères, Mme de Staël est exilée pour la seconde fois. L'abbé de Pradt (1) va se brouiller lui aussi avec Napoléon. A ces motifs d'abstention se joint l'esprit particulièrement caustique du comte de Castellane et son horreur instinctive de la contrainte. En voilà plus qu’it n’en faut pour expliquer que lui, si actif, si patriote, se soit tenu pendant l'Empire en dehors des affaires publiques.

Avec le retour des Bourbons, le gentilhomme se retrouva dans son élément gouvernemental. Mais ce ne fut pas le côté restaurateur du passé qui l’attira à la monarchie nouvelle; tout au contraire, ce fut son côté moderne, parlementaire, constitutionnel.

Le 17 août 1815, Louis XVIII le nomma pair de France ; en même temps, il le réintégra dans l’armée avec Sonancien grade de maréchal de camp. Lel** mai 1816 il le fit lieutenant général.

Mais il était ditque le comte de Castellane mourrait dans l’impénitence libérale. Dès cette même année, à la Chambre des pairs, il défendit la liberté individuelle et la liberté de la presse menacées. Puis, lorsqu’avec le roi Charles X le parti de la réaction, celui que l’on

(1) L'abbé de Pradt, archevêque de Malines, ne répondit pas aux intentions de l'empereur dans une ambassade à Varsovie que celui-ci lui confia en 1812. Privé de son titre d’aumônier

et renvoyé dans son diocèse, il devint un ennemi acharné de * Napoléon et contribua largement à sa chute.