Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Celle du comte de Castellane fut extrême. Son épouse la constate à chaque page dans le mémoire qu'elle a laissé après elle (1). «M de Castellane joint à beaucoup d'esprit une très grande bonté... (2). » Déjà elle avait qualifié de « tendresse de nourrice » l’affection dont il entourait son fils. Cette tendresse ne se démentit pas un jour. Le parlementaire et le soldat s’adoraient. J'ai dit qu’au cours des guerres du premier Empire ils trouvaient le moyen de s’écrire chaque jour. Cette douce habitude était tellement imprimée au cœur du père qu'aux dernières années de son existence, quand sa mémoire était égarée par ls ail la retrouvait chaque matin pour dire à son secrétaire : « Ma lettre à mon fils!»

Telle est cette vie où le cœur et l'intelligence marchèrent de pair avec le caractère. Ami du peuple et de la liberté! Voilà, pour un gentilhomme, des quartiers de noblesse d’une qualité spéciale. S'ils ne sont pas ceux de la vieille France, ils seront ceux de la France nouvelle. L'avenir est aux démocrates et aux défenseurs du libre arbitre.

(1) L'éducation du maréchal de Castellane (notes écrites par sa mère). Pau, Léon Ribaut, libraire. : (2) Ibid., p. 20.