Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 295

Le comte de Virieu fut le premier et le plus célèbre des démocrates de cette espèce. Serviteur très sincère du peuple, aimant son roi, sa religion, sa patrie, pas une fois au cours de sa vie publique il n’est en défaut contre l’un d’eux. Mais qu’il est en colère souvent contre l'intrigue ou contre le « philosophisme » de collègues soucieux de plaire à «la canaille»! Ce chapitre de l’histoire des États généraux pourrait s’intituler : « Les grandes colères du comte de Virieu. » Lui, ne craint pas la tourbe révolutionnaire; il la brave au besoin, dût-il trouver la mort au bout de sa bravade; il fait tant et si bien qu'il la trouve en effet ; c'est les armes à la main et tournées contre elle qu'il périt.. Il est de la race des braves qui résistent jusqu’au bout. Noble caractère de l'espèce de ceux qui sont faits pour conserver aux générations le trésor des principes, sinon pour leur léguer des institutions.

Né à Grenoble en1754, Virieu était issu d'une famille ancienne, cela va sansdire. Plus qu'aucune autre peutêtre la noblesse du Dauphiné eut à cœur de nese faire représenter aux États généraux que par des gentilshommes de vieille souche. « À l’assemblée de Romans elle exigea quatre générations et cent ans, pour être éligible (1). »

(1) Archives de Parme. Dépèche du bailli de Virieu, du 43 octobre 1788.

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