Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Sur un des flancs de la vallée de la Bourbre, on voit les restes dévastés du château fort où les Virieu, bien avant la cession du Dauphiné à Philippe de Valois, guerroyaient aux côtés des comtes d’Albon. Vinrentils à la cour ?... Il semble qu'ils n'aient point eu l'ambition des faveurs royales. En revanche, le

- métier militaire fut celui par excellence de leur race.

Un Virieu était gouverneur du Havre en 1759, lorsqu’au temps de la guerre de Sept ans, les Anglais essayèrent de bombarder le port. Sa défense héroïque fut célébrée par les graveurs de l’époque sur l’ordre du roi (1).

Au moment où la révolution dauphinoise éclate, le constituant est colonel de cavalerie au régiment du Limosin. Dès quatorzeansil est entré au service. Il n’a pas guerroyé; sauf en Amérique, on ne guerroye plus; mais davantage que d’autres il a vécuà son régiment, commençant en 1768 par être simple mousquetaire gris, et passant par toute la filière des grades inférieurs jusqu'en 1786, où il est devenu mestre de camp. Fiancé à une protestante, avant de l'épouser il s’est donné la tâche de la convertir au catholicisme, et il y a réussi. Les deux époux ont vécu le plus souvent engarnison, comme les ménages militaires de notre siècle, elle, élevant les enfants, lui, surveillant les travaux manuels qu’à cette époque on imposait aux troupes, en particulier l'ouverture du canal de Bourgogne, qui fut l’œuvre de son régiment. Et quand

(1) Voir la collection des estampes royales.

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