Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 229

officiel contre le despotisme ministériel que son parlement.

Par une pente naturelle, qui nous pousse dans les bras de ceux que nous décorons du nom de protecteurs, le peuple va prendre parti pour un pouvoir, somme toute très aristocratique, contre la liberté qu’au lieu d’offrir on impose.

L'enregistrement forcé eut lieu. M. de la Bove, intendant du Dauphiné, y présida ; profitant de l’occasion il y joignit celui de deux autres édits restés en arrière, dont l’un ordonnait la perception d’un second vingtième.

Le 20 du même mois, le parlement allant siéger au palais de justice trouva les portes closes. Conseillers et président se retirèrent et rendirent un arrêt où il était dit :

« La postérité ne croira jamais que, sous unroi éco« nome, on ait épuisé le royaume par les impôts et « doublé la dette nationale par les emprunts; que «sous un roi modéré on ait forcé le temple de la « Justice pour en enlever les ministres; que sous un « roi ami de l’ordre et de son peuple on ait tenté de « faire asseoir le despotisme sur le trône, brisé les « lois et précipité toutes les parties de l'État dans la « confusion et l'anarchie.

« En conséquence, la cour fait défense de percevoir «le nouveau vingtième dans la province, ni nouvel « impôt ou adjonction d'impôt non consentis dans « la nation. »

Qui du peuple ou des ministres l’emportera ?