Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 231

raître avoir été vaineu, interdit la réunion à Grenoble; mais, dans l'espoir de reconquérir les faveurs du peuple, il permet qu’elle ait lieu à Vizille, chez Claude Périer, lequel y possède un vaste château.

Par droit de naissance, Virieu fait partie de cette première assemblée provinciale. Tout ce qui en Dauphiné a une supériorité quelconque n’y est-il pas représenté ? Bien que les convocations aient &té faites à la hâte, sans autorité officielle, ils vont être là 540 citoyens reflétant toutes les classes et tous les corps d'état. Si Virieu n'était pas retenu à Versailles par sa mission, il siégerait dans ce parlement improvisé ; on peut dire que c'est l'esprit même de la négociation qu’il est chargé de suivre qui s’y affirme.

Que fit-on à Vizille ?

Un appel au roi pour qu'il eût à convoquer les États de la province d’abord, les États géméraux ensuite, et que, dans l’une et l’autre de ces assemblées, la représentation du tiers füt doublée et par conséquent égale en nombre à celle des deux autres ordres réunis.

Les 540 membres, « à l'unanimité, » dit le procèsverbal, signèrent cette représentation. Dès cet instant, Virieu est irrévocablement engagé dans la voie démocratique, d'où il ne sortira plus. C’est le peuple de sa province qu’à l’avenir il aura à défendre, de la façon dont celui-ci a entendu être défendu au début, revendiquant sa liberté sous l’égide de la monarchie nationale. Louis XVI déféra au vœu de la réuniom de Vizille.