Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 237

rieu chante toujours, mais il n’est plus d'accord avec les autres démocrates. À Paris, l’on massacre, l’on incendie; l’on tue un peu partout. Sont-ce ces crimes, ces violations qu'a voulu sa province? Est-ce que lui, Virieu, n'a pas juré de faire respecter en tout état de cause les propriétés? De quelle voix il tonne (A) ! Qui accuse-t-il ? le roi? Dieu l’en garde! Les ministres du prince? oui, ses ministres, ceux qui Ont renversé Necker et ses collègues : « Ces amis vrais du trône et de la patrie, qui ont marqué trop d'affection pour le bien public, pour ne pas devenir l’objet de la haine des méchants, lesquels craignent la réforme des abus et le succès de l’Assemblée nationale. Les calomnies ont fini par priver ces hommes de la confiance du * monarque. La plus violente émotion s’est élevée dans le peuple et tout annonce les plus grands malheurs. »

Mais ces ministres anciens, ce Necker, si célébrés, doit-on en imposer le rappelau roi ? Ici apparait l’autre Virieu, le Virieu conservateur, béat peut-être, mais endurci et que rien n’entame. « Bornons-nous, dit-il, à rendre aux ministres dont la perte afflige la nation le tribut d'estime, de regrets qu'ils ont mérités, en se montrant les amis de la vérité, du monarque etdu bien publie.

« Indépendamment de ce que ce serait violer la prérogative royale dans le choix de ses ministres que d’insister sur le renvoi ou le rappeldes ministres désignés, considérons que ce moyen, infructueux peut-être, ne

(1) Séance du 43 juillet 1789.