Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

PRO RUE RE CE PRES MT NL EE Lee ST 5 TL UNT RP NT CS

949 GENTILSHOMMES DÉMOCRATES

toute l'ancienne hiérarchie religieuse qui croule. Bien que les incrédules déclarés tels ne parlent encore de la religion que dans des termes respectueux, c’est peut-être aussi avant qu'il soit longtemps l’incrédulité officielle s'établissant à sa place.

J'ai rapporté dans le chapitre précédent comment, ‘sous prétexte de « fermer la bouche à ceux qui calomniaient l’Assemblée en disant qu'elle ne voulait pas de religion », dom Gerles fit un beau jour la motion qu'il fût décrété : « Que la religion catholique, apostolique et romaine était et demeurait pour toujours la religion de la Nation, et que son culte serait seul autorisé (1). »

L'Assemblée résista; Virieu ne put pas supporter cette résistance. Ce n’était plus l'égalité démocratique jurée à Vizille qui était en jeu, c'était l’idée catholique. S'il s’est incliné devant les droits du peuple, jamais il ne s'est engagé à méconnaître ceux qu’il considère être les droits du Christ. Il s’associe à dom Gerles, il propose de dire : « Que la seule religion catholique a le droit de jouir dans le royaume de la solennité du eulte public (2). » Sa protestation est violente : on n’entend que lui. Virieu, qui est un démocrate, n’est décidément pas un philosophe.

J'ai dit que le démocrate et le clérical étaient doublés d’un royaliste fervent. Ce fut au cours des débats de la constitution que se manifesta son monarchisme.

(1) Séance du 12 avril 1790. (2\ Voir la Gazelle nationale du mercredi 14 avril 1790: