Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 243

C'est alors aussi que l’on vit quel était l’'emportement de son caractère.

Le lundi 7 septembre 1789, le projet constitutionnel de Mounier et de Clermont-Tonnerre est en discussion. La sanction royale, la permanence et l'organisation du -corps législatif sont à l'étude. « J'avoue que tous les pouvoirs émanent du peuple, » s'écrie Virieu. La souveraineté du peuple! Quel est le démocrate qui parle autrement? Mais aussitôt le royaliste ajoute : « Il faut donner au roi un veto indéfini (1). » Perpétuel illogisme des partisans d’une double souveraineté, dont l’une cesserait d’être si l’autre existait.

La discussion continue. Profitant d’une équivoque, Mirabeau prétend que l’Assemblée, ayant établi la permanence du Parlement, a prononcé par là même sur son unité. Les royalistes sont indignés : « Les rois ne sont pas des muscades. »

Les applaudissements qu’its donnent à ClermontTonnerre portant la parole en leur nom ne sont que le prélude du plus affreux brouhaha… Virieu s’écrie : «Faut-il done qu’une Assemblée nationale soit emportée par des démagogues et une fougue populaire ? Non, Messieurs. Puis un F..... est sorti de sa bouche. Mille cris opposés s'élèvent de tous côtés, ce ne sont plus des plaintes, des reproches; c'est un tumulte universel...

« M. de Virieu descend de la tribune.

« Le désordre est àson comble.

(1) Séance du 7 septembre 1789.