Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu
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« Le président montre le règlement; le signe supplée à l'insuffisance de la voix... il faut qu'il lutte contre un chœur infatigable qui crie constamment qu’on rappelle à l’ordre M. de Virieu.
« Celui-ci va s'expliquer, lorsqu'un membre des communes l’accuse d’avoir souillé sa bouche d’un jurement et d’avoir, d'un geste menaçant, montré une partiede l’Assemblée en prononçant : démagogues (L).»
Finalement, l’évêque de Langres (2), qui préside, donne sa démission.
Que voilà donc un beau tapage !
Le F... ou plutôt les Æ... de Virieu, car il en jettera d’autres encore à la tête de ses collègues, demeurèrent célèbres. Il venait de se sacrer intransigeant. Le royaliste démocrate et ultra n’était plus à créer, il existait.
Vixieu n’était pas homme à se repentir de sa pétulance, il l’exaltait au contraire, car il n’avait peur de rien et de personne.
A quatre jours de là, il recommence sa protestation. Les ennemis de la royauté persistent à fixer les droits du pouvoir législatif avant de définir ceux du roi. « Nos cahiers, s’écrie-t-il, sur ce point sont uniformes... Il est écrit dans le cœur de tous les Français : je suis libre; et cela vaut bien des cahiers qui ont été écrits sous les verges du despotisme (3). »
(4) Procès-verbal de la séance du 9 septembre 1789. Voir Gazette nationale, n° 55, même année.
(2) M. de Luzerne.
(3) Séance du 12 septembre 1789.