Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 245

Toujours le même mélange de démocratisme et de royalisme! Mais des mains du roi, la verge du despotisme a passé dans les mains de Virieu et le gentilhomme cingle avec un délicieux sans-façon la figure des députés.

« Des nobles, rapporte le procès-verbal de la séance, et entre autres celui qu’on connaît pour se laisser emporter jusqu’à laisser échapper des f.., se comporte commeun furieux. Ses voisins ont toutes les peines du monde à le retenir. Cet homme atrabilaire et enthousiaste défavorise à force de colère la cause qu'il défend (1). »

Sur ces entrefaites, la question se pose de savoir à qui, en cas de minorité du roi, sera dévolue la régence du royaume; et à ce propos aussi celle des droits respectifs à l'hérédité des Bourbons d'Espagne et des princes d'Orléans (2). Les intrigues de LouisPhilippe-Joseph, de celui que l’on désignera plus tard du nom « d'Égalité »,ne sont un secret pour personne. Elles s’étalent au grand jour dans l’Assemblée; le prince ÿ a son parti ; celui-ci entend substituer son chef à Louis XVI. A plus forte raison ne peut-il supporter l’idée qu’en cas de vacance du trône unfils de Philippe V d'Espagne vienne s’y installer à sa place. À peine la question est-elle soulevée qu’un tumulte

(1) Ibid.

(2) Par le traité d'Utrecht, Philippe V, roi d'Espagne, renonçait pour lui et ses descendants, non pas à ses droits héréditaires au trône de France, mais à être le roi des deux pays à la fois au cas où il serait appelé par voie d’héritage à ceindre les deux couronnes.

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