Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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par M. de Montmorin, ministre des Affaires étrangères qu'il communiquera avec le roi. Nous aurons en particulier à relever un mémoire important sur l'acceptation de la Constitution qu’en août 1791 il voulut transmettre par cette voie, mais qui s'arrêta en route. Après la mort de Mirabeau et presque aussitôt, il a pris, en quelque sorte, la place de celuici, comme conseiller extérieur et secret de la royauté et il lui offre un concours qui, chez lui, est absolument désintéressé. On peut voir par une mention que porte le Journal le 20 avril 1791, combien, à cette date, il était déjà mélé à la politique et aux intrigues -de la Cour : « M. Brémond et M. Jaubert viennent me voir. Je les mets à l’œuvre pour amener les Jacobins à secourir le roi et repousser l'attaque du département. Je m'habille et vais rendre visite au Comie de Montmorin, à qui je montre la forme d’une lettre que j'ai imaginée comme réponse du roi au département‘. Il me dit

reçoit du parti dominant, » — P, 289, 1° février 1790: & Je vais au Louvre et j'y soupe. Mme de Flahaut me rapporte que la reine a dit à Vicq d'Azyr qu'elle avait entendu dire que l’évêque (d'Autun) était un homme de grand talent et qu'il était bon en ce moment d'avoir de tels hommes. Nicq d'Azyr lui dit qu'il était assuré par un de ses amis intimes qu'elle n'aurait jamais lieu de se plaindre de lui. La reine sourit et dit qu'elle savait quel était cet ami, à quoi le médecin répliqua : « Alors votre Majesté « m'épargnera l'indiscrétion de le nommer ». IL lui donna la note que j'avais écrite, et que Mme de Flahaut avait recopiée pour l'occasion. » P. 393, 17 mars 1791 : « Vicq d'Azyr arrive (au Louvre) et nous avons une petite conversation concernant la conduite que doit poursuivre la Cour. Je lui donne quelques aperçus sur le passé pour élucider l'avenir; et il est également surpris de mes informations et de la force de mes raisons. Je vois cela à sa contenance. »

1. Il s’agit de l'adresse du département de Paris au roi du 13 avril 1791 (Réimpression de l'ancien Moniteur, t. VILLE, p. 170) dans laquelle on lit notamment Ce passage: € Sire, par une démarche franche éloignez de vous les ennemis de la Constitution ; annoncez aux nations étrangères qu'il s'est fait une glorieuse révolution en France, que vous l'avez adoptée et que vous êtes maintenant le roi d'un peuple libre et chargez de cette instruction d'un nouveau genre des Ministres qui ne soient pas indignes de cette auguste fonction. Que la Nation apprenne que son roi a choisi pour environner sa personne les plus fermes appuis de la liberté ; car aujourd'hui il n'est pas d’autres véritables et utiles amis du roi, » Voyez aussi (ibid, p. 187) la réponse en date du 21 avril faite au nom du roi par M. Delessart et (p. 201)