Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LES IDÉES DE GO!VERNEUR MORRIS SUR LA FRANCE 53

elle, elle m'avoue un mariage du cœur. Je devine la personne

(Talley rand). Elle le révonmnlt et m'assure qu'elle ne peut

as lui faire d’infidélité !. » Cependant il garde pour elle un

sentiment tendre; cela se voit bien lorsque l'ambassadeur

d'Angleterre, lord Wycombe, parait le supplanter. « Le 16

nov embre 1790. Après diner je vais à mon rendez-vous chez

Mme de Flahaut, mais je la trouve entourée. Lord Wyÿcombe,

#* Je comte de Luxembourg, M. de St-Foi (sic) sont là. Lord

Wycombe est établi ici, à côté de Mme de Flahaut, à la place que j ‘occupais naguère ?. »

A la fin de 1792 la tompete a sou: la volière est vide et les oiseaux sont dispersés. Les amies de Morris ont quitté Paris. Quelques-unes sont encore en France, mais dans les départements, au fond des campagnes. Le 25 juillet 1794. répondant à une lettre que Washington lui avait écrite pres-

ue un an auparavant, il dit: « An qu’elle me parvint, Mme de La Fayette (qui, comme la plupart de la noblesse, avait élé confinée dans sa province) avait été amenée à Paris, où elle est maintenant emprisonnée®.» Le 25 juin 1793 il écrit encore une lettre à Mme de Chastellux, qui est à Vernon avec la duchesse d'Orléans : lui-même est alors:à la campagne à huit lieues de Paris environ, mais dans la direction opposée à Vernon *.

Mais le plus grand nombre a passé à l'étranger, et c'est là à partir de noyembre 1794 que Morris retrouve ses anciennes amies dans les différents pays qu'il visite. C’est d’abord Mme. de Flahaut, qu'il retrouve à Altona au mois d'avril 1705: Elle est veuve alors, M. de Flahaut ayant été guillotiné ; elle avait d’abord passé en Angleterre où elle avait publié son premier roman, Adèle de Sénange. Elle fait des chapeaux (sans doute pour augmenter ses revenus) et Morris lui fait des vers

T. I, p. 188: Cf. &. LI, p. hor (avril r7gr): « Mme de Flahaut me demande aujourd'hui qui je recommanderais comme son mari, si elle devenait veuve. Je lui dis que je crois qu'ils ont l'intention de permettre le mariage des membres du clergé. Elle dit qu'elle n’épousera jamais l’évèque, parce qu'elle ne peut pas aller à l'autel avec lui sans faire connaître d'abord ses relations avec un autre, »

T. I, p. 866-7. — 8. T. I, p. 64. — 4. T. IL, p. 49. 5o.