Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

SOUS LA RESTAURATION 120

la dignité de grand-maître et substituèrent à l'Université de France dix-sept universités régionales, chacune gouvernée par son recteur, assisté d’un conseil, dont le préfet et l’évêque faisaient partie de droit. — Toutes étaient placées sous le contrôle d’un « Conseil royal de l'instruction publique », présidé par M# de Bausset, ancien évêque d’Alais !.

Par l'ordonnance du 29 février 1816 , le Roi plaçait la religion catholique à la base de l'instruction primaire et soumettait toutes les écoles populaires à la surveillance d'un comité cantonal présidé par le curé. Enfin, « pour fortifier l’autorité de la religion sur l'esprit des peuples et épurer les mœurs par un système d'éducation chrétienne et monarchique », Louis XVIII rendit l'ordonnance du 27 février 1821, qui compléta la restauration de la religion d'État. — On y déclarait, sans ambages, que « la religion, la monarchie, « la légitimité et la charte devaient être les fondements de « l'éducation publique » (art. XIID); on accordaitaux évèques le droit d’inspecter les collèges et de faire au conseil des rapports sur la façon dont enseignaient les professeurs (art. XIV). Chaque évêque était autorisé à fonder dans son département « un pet séminaire » ou école secondaire ecclésiastique, dont les élèves étaient dispensés de suivre les cours des collèges et de payer les droits pour l'examen du baccalauréat *. Chose grave, on admettait que les collèges libres, qui se seraient distingués par leur méthode d'éducation, pourraient être transformés en « collèges de plein exercice », et jouir des mêmes privilèges que les collèges royaux.

La réaction catholique s’attaqua bientôt après aux dissidents et donna lieu dans le Midi aux violences qu'on a désignées sous le nom de « terreur blanche ». On sait comment dans les départements du Gard et de Vaucluse, le comte de Bernis, Froment et d’autres, organisèrent en 1815 à l’aide des Trestaillon, des Graffan, des T ruphémy, une sorte de

1. I fut plus tard présidé par Royer-Collard, puis par Georges Cuvier,

un protestant, 2. Ordonnance du 5 octobre 1814,

Lo

Boxer-Mauny,