Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

CHAPITRE VI

LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE DE 10/48 A 1870

PREMIÈRE PARTIE

LA 2€ RÉPUBLIQUE (1848-18D1). — SON CARACTÈRE GÉNÉRAL

$ 1. Liberté des cultes. — K 2. Liberté d'enseignement. — K 3. Liberté d’associalion.

La révolution de février 1848 eut cette rare fortune d’être saluée par tous, croyants et philosophes, comme une libératrice de la conscience. Tandis que, après juillet 1830, la majorité du haut clergé, qui était légitimiste, l'archevêque de Paris en tête, avait boudé le nouveau régime, quoiqu'il füt monarchique, en 1848, nul ne montra plus d'empressement que M# Affre et la masse du parti catholique à proclamer bienvenue la République. À la chute des Bourbons, on avait vu se produire dans la bourgeoisie libérale et dans le peuple une réaction anti-cléricale qui avait été jusqu'aux violences contre les objets et aux outrages contre les ministres du culte catholique. Le lendemain du 24 février, au contraire, l'Évangile fut à l’ordre du jour en France : tous les partis se réclamèrent de lui, depuis les radicaux, comme Lamennais, Ledru-Rollin, Edgar Quinet ; les socialistes tels que Pierre Leroux, jusqu'aux catholiques, par exemple : Arnauld (de l'Ariège), de Tocqueville, Buchez. Ce dernier fut élu président dé l’Assemblée nationale. Partout les curés bénirent les arbres