Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
30 LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE
Sens, de combattre la déclaration de 1659 et signala au Roi les « entrepris
s el violences des « huguenots qui persécutaient la mère Église ».
Ces doléances finirent par vaincre la résistance du cardinal de Mazarin et du Roï. Ce dernier fit'une déclaration, au camp devant la Fère (18 juillet 1656) qui ordonnait l'envoi de deux commissaires en chaque province pour assurer l'exéeution de l'Édit de Nantes et des autres déclarations et règlements donnés en conséquence. Le chancelier Le Tellier reçut Pordre de présenter au conseil üne série d’arrêts qui, sur la plupart des points, donnaient satisfaction aux réclamations du clergé catholique romain. Par un de ces arrêts, le pays de Gex était exclu du bénéfice de l'Édit de Nantes. La déclaration de la Fère (1656), qui fut enregistrée par le parlement de Paris, tandis que celle de Saint-Germain, qui était libérale, ne l'avait pas été, donna le lon aux parlements de province; elLceux-ci, à tour de rôle, Aix, Poitiers, Rennes, Toulouse, interprélèrent les édits concernant le culte dissident d’une facon judaïque; en particulier sur la question des annexes",
Les protestants ne pouvaient rester sous le coup de la déclaration de 1656 et des arrêts restrictifs qui l'avaient suivie. Ils revendiquèrent, par la voix du seul député général qu'on leur eût laissé, les libertés octroyées par les Édits fondamentaux de Nantes et de Nimes, mais en vain. Les dix synodes provinciaux, réunis en 1657, résolurent d'envoyer autant de députés à la cour pour présenter leurs griefs au roi. Louis XIV fit attendre longtemps sa réponse à leur cahier des doléances. Il finit par promettre de faire observer l'Édit de Nantes, en espérant que «ceux de la R.P.R.
« se rendraient dignes de cette grâce par leur bonne con-
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Aux Grands-Jours de Poitiers (1634) Omer Talon, avocat, avait dit que « les Réformés n'étaient soufferts que par tolérance et dissimula« lion, comme une chose qu'on voudrait bien qui ne fût pas. Par consé« quent les articles qui les regardaient ne devaient pas ètre compté s entre « les choses favorables, mais interprétés dans le sens le plus rigoureux, »