Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

60 HISTOIRE

miste en disant : « C’est une ordonnance pour « sauver ma mère qui se meurt, c'est bien pressé,» Ce jeune garcon était Antoine Parmentier.

— « Le remède est efficace, » lui dit l'apothicaire; « mais, mor pauvre enfant, ce remède est « un peu cher... n'importe, et si tuas un louis &« d'or ?... »

— « Un louis! hélas ! depuis la mort de mon à père, nous n'avons pas vu d’or; ma pauvre mère « veille et travaille pour ses besoins de chaque « jour, et moi... je n'ai que les sous de ma jour« nee.

— « Les médecins sont fous ! ordonner de tels « remèdes aux pauvres !..

— « Oh! monsieur, il a dit que la potion gué«rirait ma mère. et il n'a rien pris pour sa « visite...

— « C'est bien différent! Quant à moi, je ne « donne rien pour rien.

— « Eb bien!» s’écria l'enfant, en joignant les nains, « prenez mon temps, je vaux quelque « chose... Nous étions riches aussi, quand mon “ père vivait; je sais écrire, tenir des comptes, « J'ai étudié dans des livres; je lirai dans ceux de la pharmacie et de la chimie, je vous servirai le jour et la nuit dans votre laboratoire; oh! prenez autant de mes journées que vous en voudrez, mais donnez-moi vite de quoi soulager ma mére. elle était résignée à mourir, et ‘ IO1 je suis accouru chez vous, plein d'espoir de

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