Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
HISTOIRE DE LA THÉOPHILANTHROPIE. 31 préférable. Nous avouons ne pas comprendre, dans le système protestant, lutilité du Consistoire; chaque Eglise nous semble avoir le droit de se conduire elle-même par ses anciens et ses pasteurs ; que si, dans quelques cas, l'intervention du Consistoire peut avoir d’heureux résullats pour l’apaisement de certains conflits, cet avantage incontestable nous paraît plus que compensé par le danger permanent que le corps supérieur fait courir à l'autonomie des Églises sur lesquelles s’exerce son autorité.
Quoi qu’il en soit, dans l'organisation Théophilanthropique, chaque cercle, chaque congrégation avait son comité directeur. Le but de ce comité était de former un noyau, de choisir des lecteurs et des orateurs, et de leur donner mission.
A Paris, la première congrégation Théophilanthropique comptait dans son conseil directeur : Chemin, Mareau, Hauy, Jones, Mandar, Chassant, Chapuy, Sobry, Goupil de Prefeln, Dupont de Nemours, etc.
Tout ce qui concernait les rapports avec l'autorité civile, le culte, l'assistance des pauvres, en un mot l’administration matérielle et morale de la société, était réglé par le conseil. Quant à l'administration des fonds de la société, les instructions contenues dans le Manuel recommandaient au comité d’avoir peu de fonds à sa disposition, de ne faire que très-peu de collectes, de rendre des comptes fréquents et publies de la gestion financière de ces fonds. :
Le culte était présidé par le lecteur, au-dessus duquel était Vorateur, qui enseignait la communauté selon les principes acceptés par elle. Le lecteur et l’orateur devaient être mariés ou veufs. Les lectures de l’un, les discours de l’autre, devaient être préalablement approuvés par le conseil, dont ni le lecteur ni l’orateur n'étaient membres, et dans lequel ils avaient seulement droit de siéger, avec voix consultative. Au reste, dans la pensée des fondateurs de l'institution, le rôle des orateurs devait s’effacer peu à peu. Chemin publiait en effet dans son Année théophilanthropique des discours, des lectures qu'on ne devait avoir
(1) Manuel de théophilanthropie.