Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
DE LA THÉOPHILANTHROPIE. 33
eule », « de niaise pastorale », comme si le costume importait beaucoup, comme si ce n’était pas chose de pure convention! Cependant les Théophilanthropes eux-mêmes n’y attachaient pas grande importance; les orateurs s’en passaient quelquefois, il fut même question de le supprimer. :
Au centre du temple s’élevait un autel très-simple, sur lequel était déposée, suivant la saison, une corbeille de fleurs ou de fruits, eu signe de reconnaissance pour le Créateur; en face et au-dessus de cet autel était placé un tableau portant cette inscription : « Nous croyons à l'existence de Dieu et à l’immortalité de l'âme!» De chaque côté du tableau s’en trouvaient deux autres avec les inscriptions suivantes : {° Adorez Dieu, chérissez vos semblables, rendez-vous utiles à la patrie! 2 Le bien est tout ce qui tend à conserver l’homme et à le perfectionner ! Le mal est iout ce qui tend à le détruire et à le détériorer, 3° Enfants, honorez vos pères et vos mères, obéissez-leur avec affection, soulagez leur vieillesse ! Pères et mères, instruisez vos enfants! 4° Femmes, voyez dans vos maris les chefs de vos maisons! Maris, aimez vos femmes, el rendez-vous réciproquement heureux ! Vis-à-vis de l’autel était une tribune où le ministre, debout et tête nue, récitait à haute voix une invocation que les assistants répétaient à voix basse, dans la même attitude. Puis venait un temps de silence, pendant lequel chacun se rendait compte de sa conduite depuis la dernière assemblée ; ensuite on s’asseyait pour entendre des.lectures ou des discours. Ces discours étaient entrecoupés de chants consacrés d’ordinaire à célébrer la grandeur de Dieu, sa sagesse, ses bienfaits, la Piété filiale, la Jeunesse, l’Hymen, la Liberté, la Variété des saisons, la Souveraineté du peuple. Parmi ces chants, plusieurs sont empruntés à nos meilleurs poètes Iyriques; Racine, J.-B. Rousseau ont été mis à contribution.
L’admirable chœur du premier acte d’Athalie :
Tout l'univers est plein de sa magnificence, Qu'on l'adore ce Dieu, qu’on l’invoque à jamais! Son empire a des temps précédé la naissance, Chantons, publions ses bienfaits.