Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
31 HISTOIRE L'ode magnifique de J.-B. Rousseau :
« Les cieux instruisent la terre A révérer leur auteur ;
Tout ce que leur globe enserre, Célèbre un Dieu eréateur.
Celle sur le caractère de l'homme juste, qu’on trouve dans plusieurs de nos recueils protestants : Grand Dieu! dans ta gloire adorable Quel mortel est digne d'entrer?
Qui pourra, grand Dieu! pénétrer Ce sanctuaire impénétrable?..…
étaient chantées dans les temples Théophilanthropiques, sur des airs qui étaient, pour la plupart, larges, graves et religieux. L'hymne de Cléanthe, traduite par Louis Racine, faisait aussi partie de leur recueil; il en était de même de celle composée par Desorgues pour la fête de l'Être suprême, et qui, pour être un peu froide, un peu philosophique, n'en a pas moins un cachet remarquable d’élévation religieuse, de grandeur et de beauté poétique :
I
Père de l'univers, suprême intelligence,
Bienfaiteur ignoré des aveugles mortels,
Tu révélas ton être à la reconnaissance, . Qui seule éleva tes autels !
I
Ton temple est sur les monts, dans les airs, sur les ondes. Tu n’as point de passé, tu n'as point d'avenir; Et sans les oceuper, tu remplis tous les mondes,
Qui ne peuvent te contenir.
nl
© toi! qui, du néant, ainsi qu'une étincelle,
Fis jaillir dans les airs l’astre éclatant du jour,
Fais plus : Verse en nos cœurs fa sagesse éternelle, Embrase-nous de ton amour!