Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
DE LA THLOPHILANTHROPIE. 39
devoirs à remplir envers les générations futures, on plantait des arbres, on grelfait sur de jeunes sauvageons dans les bois, des branches à fruits propres à apaiser la faim ou la soif du voyageur égaré, et ce jour était pour la famille un jour de fête sim ple et grave.
Quant à la cérémonie mortuaire, elle n'offre rien de particulier : après l’inhumation qui se faisait selon l'usage commun de la contrée qu’habitait le défunt, les parents et amis se réunissaient dans le temple, où l’on plaçait un tableau sur lequel ces mots étaient écrits : « La mort est le commencement de l’immortalité.» Quelquefois une urne ombragée de feuillage était placée en face de l’autel. Le chef de famille qui présidait à la cérémonie, s'adressant alors aux assistants, disait : « La mort a frappé un de nos semblables ! » Si le décédé était en âge de raison, le chef de famille ajoutait : « Oublions ses fautes ! souvenons-nous de ses vertus ! que cet événement soit pour nous un avertissement d’être toujours prêts à paraître devant le juge suprême de nos actions! » Le chef de famille ajoutait encore quelques réflexions sur la mort, l’immortalité de l'âme... ete.
Telles étaient les formes et les cérémonies du culte Théophilanthropique ; le manuel recommandait expressément de ne pas en accroître le nombre, de ne pas en altérer la simplicité (1): « On vous dira souvent qu'il faut frapper les sens de la multitude par la pompe de la représentation ; ils connaissent bien mal le cœur de l’homme, ceux qui pensent qu'un culte ne peut atteindre l’homme sans pompe extérieure ! Que le peuplerépète vos chants; que la décence et la piété règnent dans vos fûtes ; que les hymnes, les lectures, les discours frappent au cœur ; qu’ils soient clairs et ne contiennent que des préceptes conformes à la raison universelle, vous n’aurez pas besoin de cérémonies ! N’en souffrez pas une seule, quoiqu’elle vous paraisse simple et sans conséquence. Vous n’en aurez pas plutôt laissé introduire une première, que vous serez forcé d'en introduire une seconde, puis ane troisième, et bientôt le culte théophilanthropique sera déna-
(1) Manuel, p. 31.