Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands

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turé ; le peuple s’altachera plus aux cérémonies qu'aux préceptes et tombera dans la superstition. » Le Manuel ajoutait : « Ce que nous Vous disons des cérémonies s'applique aussi aux monuments des temples. Qu'il y règne une décente simplicité! N°y admettez aucune sculpture, peinture ou gravure qui ait pour but de représenter, soit la divinité ou quelqu'un de ses attributs, soit quelqu’une des vertus humaines, ou tout autres objets purement intellectuels qui ne peuvent être figurés que par des allégories, et par conséquent d’une manière toujours infidèle. N’admettez non plus la représentation d'aucun personnage, parce que les hommes les plus vertueux ont leurs faiblesses, et que l’image d’aucun mortel n’est digne d’être placée dans le temple de la divinité. Vous pourriez, tout au plus, orner vos temples des ouvrages du Créateur ou de la représentation d’actions vertueuses indiquées d’une manière générale et sans qu'aucun individu y füt caractérisé. Nous croyons le maintien de ces principes irès-important pour prévenir tout esprit de superstilion et d'idolâtrie. »

Quant à la doctrine des Théophilanthropes, elle est facile à exposer. Outre qu’elle peut se déduire de cet ensemble de rites que nous venons de faire connaître, le nom seul dont s'appelaient les membres de cette société résumait leurs doctrines. Les théophilanthropes, ou amis de Dieu et des hommes, croyaient à l'existence de Dieu et à l’immortalité de l'âme. Sans doute ils faisaient profession d'admettre dans le sein de leur société et de regarder comme frères, des hommes dont les croyances allaient beaucoup plus loin ; mais l'existence de Dieu, l'immortalité de l'âme, étaient à leurs yeux les seules croyances nécessaires ; ils pensaient qu’elles suffisent pour rendre l’homme bon ct vertueux.

La croyance en Dieu et en la vie future reposait, selon eux, sur ces deux faits, l’un de l’ordre visible et l’autre de l’ordre moral : le spectacle de l’univers qui atteste l'existence d’un premier être, et la faculté de penser qui nous assure que nous avons en nousmêmes un principe supérieur à la matière et qui survit à la dissolution du corps.

« L'existence de Dieu et Fimmortalité de l'âme, disait le Manuel, n'ont pas besoin de longues démonstrations. Ce sont des