Histoire des deux conspirations du général Malet, page 233

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conduit hier au château de Vincennes, a été jugé el condamné à mort par une commission militaire dont j'étais président, ce matin, à trois heures. Je ne puis t'en dire davantage, étant exténué de fatigue. Il a été exécuté de suite. » Quelle onction, n’est-ce pas ? et comme on voit qu’il ne lui en a guère coûté pour supprimer une vie humaine qui déplaisait à son maître |

Le général Hullin, un moment décontenancé, n’avait pas tardé à se remettre. « Où sont vos ordres ? dit-il à Malet. » Iln’y avait pas un moment à perdre. Une minute de retard pouvait compromettre le succès de la conspiration, et il s'agissait du salut de la liberté. Malet n’hésita pas. «Mes ordres, réponditAl, les voici, » et il tira à bout portant un coup de pistolet sur le général, qui tomba lourdement, la figure fracassée par une balle. Hullin ne mourut pas de sa blessure, il en garda seulement le surnom de Bouffe-la-balle, que lui donnèrent les Parisiens.

Le général Malet, laissant le comte Hullin étendu par terre dans son cabinet, redescendit tranquillement l'escalier, et, toujours accompagné du capitaine Steenhower, il se dirigea avec son détachement vers la porte de l’hôtel de l’état-major. La place Vendôme présentait alors un aspect formidable. Le premier régiment de la garde de Paris était arrivé, et