Histoire des deux conspirations du général Malet

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il était entré chez lui. Le malheureux commandant, ahuri, interdit, tout troublé, balbutiait, ne pouvait dire deux mots de suite. « Allons, répondez, parlez donc, » lui criait Dejean. « Le colonel, dit simplement Malet, ne pouvait soupconner que je Le trompais. Ceux qui Pacceusent m’auraient obéi de même, plus facilement peut-être; j'ai prouvé que je savais me faire obéir. » Cette fois ce fut au tour du général comte Dejean de garder le silence, et de ne pas trouver un mot à répondre,

Le général Malet se constitua également l’avocat d’office du caporal Rateau, son aide de camp. Il n'eut pas de peine à démontrer comment, le plus naturellement et le plus innocemment du monde, ce jeune soldat avait pu se laisser entraîner dans la conjuration, ne se doutant, ne pouvant se douter de rien. « Vous le voyez, s’écriait Rateau tout Joyeux, le général lui-même est mon témoin. » Le pauvre garçon se croyait déjà absous.

Tous les accusés, comme je l’ai dit, se bornèrent à déclarer qu’ils avaient cru obéir à des ordres légaux. Aucun, du reste, ne protesia de son attachementà la personne de l’empereur ou aux institutions de empire , aucun, à l’exception toutefois d’un vieux capitaine d'infanterie de la garde de Paris, nommé Pierre Borderieux, C’était un ancien enfant