Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 299

populaires, qui se vendaient au prix de quinze centimes. Ses opuscules reçurent de la population le meilleur accueil. Le parquet s’en émut. Poursuivi devant la police correctionnelle, il fut, en 1816, condamné assez sévèrement. La Cour d'Angers, devant laquelle il se pourvut, l’'acquitta, il est vrai; mais malgré cet arrêt, il fut arbitrairement retenu en prison par le préfet, et il fallut que le président de la Cour intervint personnellement auprès de Pautorité administrative pour que la liberté lui fût rendue. Soumis à une surveillance de tous les instants, il n’en continua pas moins ses publications, dont sa condamnation et son acquittement accrurent encore le succès.

Les royalistes, "auxquels il faisait une guerre acharnée, lui avaient voué une haine mortelle. Ils ne manquèrent pas de saisir occasion de l'exercer d’une manière sanglante. Dans les premiers jours de l'année 1820, Rigomer Bazin fit représenter au théâtre du Mans un drame intitulé Jacqueline dOl:bourg, pièce d’un patriotisme ardent, qui, sous le consulat, avait été jouée avec beaucoup de succès à Paris, au théâtre de PAmbigu.

Les applaudissements prodigués à ce drame par le publie du Mans exaspérèrent les ultra-royalistes de l’époque. A la seconde représentation, un jeune