Histoire des deux conspirations du général Malet

298 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

tentions des royalistes de remettre la France sous le joug de la détestable monarchie, brisée en 1792. Nous avons déjà cité au commencement de cette histoire, ladmirable lettre par laquelle Rigomer Bazin avait réclamé le droit d’aller combattre l’étranger, seule faveur qu’il eût jamais demandée. « Avant Pinvasion de la patrie, disait-il au tyran, j’aspirais à ta chute ; aujourd’hui que les dangers de la patrie et les tiens sont communs, j’aspire à ton salut. » Et il promettait, s’il survivait à la défaite de l’étranger, d'aller reprendre les Lonorables fers dont on lavait chargé. C’était bien la lettre d’un véritable Jacobin. Comme en 1792, il ne croyait pas que la France pût être vaincue; mais lempire n’était pas la République.

Ge cri d’un cœur si patriote ne fut pas écouté. Bazin apprit, du fond de sa prison, lécrasement de cette France, que la République avait faite si forte, si grande et si respectée, et il eut la douleur de voir restaurer le trône à la destruction duquel il avait si énergiquement contribué.

Mis en liberté sous la Restauration, il reprit sa propagande active en faveur de l'idée à laquelle il avait déjà dévoué sa vie. Retiré au Mans, où il avait été agent national du temps de la Convention, il eut le premier l’idée d’écrire de petites brochures