Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
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surtout de ménager sa position, Encontre, mené plutôt que meneur et incapable d’avoir une opinion par lui-même, Gase enfin, esprit brouillon, avide de discussion et de divisions. Pareils jugements sont certainement peu charitables et ne tiennent pas compte de la difficulté des positions. À l’égard de Gasc, nous pensons qu'en première ligne il ne faut pas faire intervenir les souvenirs de la révolution genevoise. L'homme de 1812 pouvait être bien différend de celui de 1794.
Mais il ne faut pas non plus compliquer la question en faisant de lui un prédécesseur de certaines tendances théologiques modernes, en disant que plus d’un évangélique de l'heure actuelle pense comme lui, et que son seul tort a été de se trouver en avance sur son siècle.
En réalité, le débat ne porte pas sur le fond théologique de ses convictions. Ses adversaires ne voulurent jamais le discuter, ce en quoi ils eurent raison au point de vue tactique, car Gasc, en plus d’un point, les eût singulièrement embarrassés, et raison au point de vue moins opportuniste de la nature même du débat, qui doit être confiné dans la sphère des attributions administratives de l'Eglise et de