Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

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Ils jugent hommes et choses nettement, brièvement, parfois d’une façon tranchante et absolue, mais qui plaît, et leur style, soit dit en passant, est vif et nerveux. En vrais Anglais qui savent mieux que nous ce que c’est que la liberté, ils qualifient le décret du 15 décembre de décret «stupide et dégradant ».

Ils établissent d’ingénieux rapprochements : ils n'ont pas manqué d'emprunter à Boguslawski un parallèle avec la guerre russo-turque ; ils citent Wellington à Vitoria ; ils comparent Dumouriez à Mirabeau et ils essaient de tracer un portrait ressemblant de Miranda; d’un bout à l’autre de leur volume, on sent qu’ils connaïissent très bien l’histoire de la Révolution et de l'Empire.

Ils donnent de nouveaux détails sur l’existence de Dumouriez en Angleterre, sur ses relations avec Nelson qui le nommaif a very clever man et disait : « il en sait plus que beaucoup d’entre nous », sur ses dernières années et sur ses séjours (Gunnersbury Lodge, Rochester House, Turville Park).

Enfin, ils ont raison d’être indulgents pour Dumouriez ; ils le regardent justement comme un des personnages les plus remarquables de son temps ; ils prouvent qu'il n’a pas été, quoi qu’on ait dit, un aventurier ; ils montrent comment il fut peu à peu dégoüûté, écœuré d’une République gouvernée par des gens qui « affa-