Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

122 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

maient les armées, pillaient les peuples affranchis et associaient l’idée de la République avec tyrannie, avidité, sacrilège et malheur », et que, comme bien d’autres, il en vint à ne plus voir d'espérance pour la France que dans la monarchie. C'est pourquoi ils pardonnent à Dumouriez sa trahison, la trahison de 1793, et voici, en résumé, leur argumentation. Lorsqu'il se prononça contre la Convention, un sentiment de colère régnait et dans l’armée et dans la nation contre « l’incapacité et le despotisme du gouvernement régicide ». Mener une armée contre un pareil gouvernement, serait-ce un acte de trahison ? Ce gouvernement, qu'était-ce, sinon une faction récemment arrivée au pouvoir par des moyens violents? La Convention, certes, a été légalement élue ; mais — ajoutent nos auteurs — il n’y a eu, pour la nommer, que 700.000 votants sur 7.000.000, et ce gouvernement représentait une minorité. Du reste, de ce point de vue, Cromwell, Bonaparte, Louis Napoléon seraient-ils traîtres ? Si Dumouriez avait réussi, la restauration de la monarchie au printemps de 1793 ne valait-elle pas mieux que la lutte désespérée des jacobins qui aboutit au premier Empire ? Dumouriez, concluent MM. Rose et Broadley, n’est donc pas le Judas de la Révolution française.

Et, somme toute, bien qu'on puisse chicaner