Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

446 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

Vient le 9 thermidor et Dours, écrit son biographe, est « en fort mauvaise posture par l’exagération de son sans-culottisme tant de fois affirmé et si ostensiblement étalé » (p. 608). Il se prend à trembler. Il sait que le Comité prépare un travail de classement et d'épuration des officiers généraux, il craint d’être renvoyé, et il marque à Rovère qu’on lui a depuis la Révolution « extingué » trente mille livres desafortune, qu’il mérite d’être conservé, qu’il désire faire la campagne prochaine, désire mourir comme Dugommier au champ d'honneur.

Rovère, le bon camarade! transmet sa requête avec une apostille anodine, et Dours quitte l’armée. Il a l’œil droit malade; il ne paie plus de mine; bien qu’il n’ait que cinquante quatre ans, il passe pour vieux et Moulin, son général en chef, insiste sur son âge. Il n’est pas compris, comme il le redoutait, dans le travail de classement; il rentre à Bollène, et des inconnus, probablement des réfractaires et déserteurs du pays qu’il a menacés, l’assassinent le 22 décembre 1795 après avoir brülé sa maison.

VII

Telle est la carrière de Dours. M. Laval assure que Dours avait une grande intelligence, l'amour de son métier, le culte du