Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

452 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

dû dire que Desmoulins avait, et par paresse, et par amitié, reproduit dans son journal de longs passages de lOrateur du peuple ; qu’il nommait Fréron un «illustre patriote »; qu’il félicita Fréron, lorsque Louis XVI fut empêché de partir pour Saint-Cloud, d’avoir ce jour-là « électrisé les esprits par une véhémente catilinaire »; qu’il loua Fréron d’avoir oublié l’injure paternelle, quand Voltaire fut transporté au Panthéon, et de n’avoir vu dans l’écrivain que le grand homme et le bienfaiteur de l'humanité.

Une question difficile est celle du traité qui lia Desmoulins et Fréron. Par ce traité du 4 juillet 1790, Fréron s'engage à écrire dans les Révolutions à partir du n° 33 une feuille et demie sur les trois feuilles qui composent le journal de Camille et, de plus, une feuille — et non pas une page, comme dit M. Arnaud, — consacrée aux nouvelles. Mais ce traité n’a pas été exécuté et il ne pouvait l'être. Le bon billet! Le libraire Laffrey aurait payé annuellement 10.030 francs à Camille, et, de plus, pour la feuille des nouvelles, 1.000 francs à Stanislas! Et Camille aurait, sur ses dix mille francs, donné à Stanisias 3.000 francs! Le traité fut certainement annulé, car du n° 33 au n° 39 nous ne trouvons pas dans les Révolutions un seul article de Fréron, et Camille, rompant avec Laffrey, signa avec Caillard jeune un nouveau traité : Fréron devait livrer à Camille, à compter du n° 39, une feuille