Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D'ENGHIEN 189

M. Welschinger développe, amplifie, délaie, commente sans mesure. Trop souvent son récit a l’allure d’un plaidoyer et, par suite, tombe dans le ton oratoire. Qu'on lise les pages sur le jugement et l'exécution. Qu’on lise les pages où Vauteur vient de nous dire que le cadavre du prince fut dépouillé, qu’on prit la redingote, la montre, l'argent, les lettres. « Ainsi, s'écrie M. Welschinger, on ne respecte même pas le corps du prince. On le fouille, on saisit Sa montre, ses papiers, son argent. On lui enlève sa redingote. Le commandant du château a l'audace de la prendre et de la porter. » À quoi bon ces exclamations qui ne font que répéter le fait déjà connu, déjà exposé ? *.

Voilà un des grands défauts de l’ouvrage. L'auteur veut trop argumenter, veut trop éclaircir une affaire qui lui semble « embrouillée » et il l’embrouille par la méthode qu'il adopte.

P. 114-115 par exemple, nous lisons dans le texte une déclaration de Fririon et dans une note la déclaration de Situmpf. Il eût fallu, au lieu de citer ces témoignages, l'un dans le texte, l'autre en note, les fondre tous deux dans le texte. Voyez, en effet, ce qui résulte du procédé de M. Welschinger. Nous apprenons en note,

4. De même, à quoi bon décrire par deux fois Ettenheim (p. 1-2 et 98)? À quoi bon répéter (p. 166 et p. 167) à très peu de lignes de distance, la même phrase :« c'était un arrêt de mort ».…. « son arrêt de mort était déjà prononcé. »