Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D’ENGHIEN 193

officielle de la France à l'assassinat de Paul 4®, en réponse à ses réclamations, ne fit que s’élargir, malgré des apparences de réconciliation et d'amitié », qu’il « ne se crut vengé que lorsqu'il entra, à la tête des alliés, dans Paris « (p. vi). Mais Alexandre, entrant dans Paris, se vengeait il du meurtre d’'Enghien et de l’allusion à l’étranglement de son père ? Non. Il se vengeait du blocus continental ; il se vengeait de Moscou ; il se vengeait de l'invasion de son empire, et, au milieu des cris d'enthousiasme, pendant que les Parisiens, se pressant autour de lui, baisaient son uniforme, pendant que des femmes se suspendaient à ses bottes, à ses éperons et même à la queue de son cheval, pendant qu’une foule de commerçants lui remettaient leurs adresses — à réclame parisienne! — songeait-il même à la satisfaction de sa vindicte ?

Cest de la même façon que M. Welschinger assure (p. 265) que le premier Consul, devenu Empereur, ne pardonna ni au roi de Suède ni au tsar leur protestation contre l'attentat d’Ettenheim et l’assassinat de Vincennes. Mais sur ce point, la rancune de Napoléon fut-elle si profonde? N’eut-il pas de tout autres griefs, et plus puissants, contre Gustave-Adolphe et Alexandre ?

M. Welschinger affirme (p. 8) que le duc d’Enghien aurait été, s’il eût vécu, un grand capitaine. Qu'en sait-il ? Qu'avait été le prince,

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