Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D’'ENGHIEN 203

Il faut songer qu’on ne se mariait pas dans ce inonde de l’émigration ou qu'on vivait en dehors du mariage. D’Enghien se lie avec Charlotte de Rohan comme son grand-père avec la princesse de Monaco, et comme son père avec Me de Vaudreuil.

Aussi désignait-il Charlotte sous le nom « ma société. » Il écrit le 27 mars 1801 à Marans : « Je suis resté à Graz avec une société qui me plait », et le 29 juillet suivant, au duc de Bourbon : « Ma société retourne à Ettenheim. Moi qui ne suis pas pressé, je prendrai la même direction. »

Quelques jours avant son arrestation, le 17 février 1804, il trace ces mots à son père : « La chasse, la danse et le repos ont pris les trois quarts et demi de mon temps. Il faut bien laisser l’autre demi-quart pour l'amour; vous voyez qu’il ne restait rien de vide. Mais le calme ramène l’abstinence des plaisirs bruyants où secrets. » Et plus loin, dans cette même lettre, le jeune due, parlant de Charlotte qui possède un bien à Saint-Domingue, la qualifie ainsi : « Une personne qui habite Eltenheim et pour laquelle vous connaissez toute ma tendresse et constante amitié. »

Y a-t-il rien de conjugal, y a-t-il la moindre trace, le moindre soupçon d’uæoriousness dans la lettre qu’il envoie le 16 mars, de sa prison de Strasbourg, à Charlotte ? « Adieu, princesse, vous connaissez depuis bien longtemps mon